St-Chély d'Aubrac / Laguiole

Vendredi 7 juillet 2000

08h00. Je pars tôt étant donné la longueur de l'étape (25 km), les conditions météo et la difficulté du trajet. En fait, je mettrai plus de 8 heures pour atteindre Laguiole. Le ciel, où le soleil est plus que timide à mon réveil, finit par devenir sombre et gris où que l'oeil se porte. Tant pis, en route ...

Ce que j'ai (péniblement) descendu hier pour atteindre Saint-Chély-d'Aubrac il me faut le remonter aujourd'hui. Même pas le temps d'une mise en jambe. Plus d'une heure sur l'asphalte d'abord et puis sur ces foutus petits sentiers qui, malgré l'heure matinale, finiraient bien par ressembler à la rue Neuve un jour de soldes. Je ne cesse de croiser des pèlerins qui eux, veinards, descendent sur St-Chély. Hors le bourdon ou la coquille, point de salut ! Ou alors un timide bonjour lorsque nous nous sommes croisés. Bonjour l'ambiance, mes frères !

Le brouillard s'invite au Belvezet.

Le Belvézet. Superbe vue sur la vallée alors que le brouillard s'empresse de tout recouvrir. Jusqu'à l'entrée de Laguiole il fera disparaître le paysage. Un moment, ne me demandez pas où, je marche avec le regard fixé à deux mètres devant moi pour ne pas perdre la trace d'un sentier devenu invisible et ne lève les yeux que pour tenter d'apercevoir une marque rouge et jaune. Sur ce qui est en hiver une piste de ski de fond, c'est pire qu'à Londres. Des poteaux distants d'une vingtaine de mètres. Je suis au premier, je ne devine même pas le deuxième. La boussole ? Et avec quels points de repère ? Je pense que, déserté par les skieurs, ce plateau ferait une excellente pâture. Un poteau ? Non ! Une Aubrac. Bonjour madame la vache. Quel est le plus étonné des deux ? Moi. C'est à peine si elle détourne la tête pour me voir m'éloigner. Mais où est la barrière ? Que je sorte d'ici !

Le brouillard, encore et toujours.

Je longe un bois, après la Croix du Pal, cela descend cette fois. Mais le brouillard aussi. Il est devenu perlant. Je suis trempé. Mais c'est beau, feutré, calme. Pour peu j'en redemanderais. Enfin voici Le Vassayre. Les indications du topo-guide sont bizarres mais je suis sur le bon chemin. Encore une draille pour éviter la D921 (mais quel détour !) et Laguiole apparaît enfin alors que le brouillard s'en va.

Laguiole n'est pas une ville, pas un village. C'est un magasin à guichets multiples où l'on vend ... des couteaux. Si vous vous trompez de guichet, vous êtes certainement dans un bar ou un hôtel. Sur la place, la statue d'un taureau Aubrac regarde tout cela d'un oeil goguenard.

Le symbole de l'Aubrac à Laguiole.

Petit passage à l'Office du Tourisme, petit plan et hop ... chez les Ursulines où je dormirai ce soir.
Une douzaine de lits alignés de chaque côté de la pièce. Sur le mur du fond, surveillant la pile de couverture, un énorme crucifix. Une douche, un lavabo interminable qui me rappelle l'internat et deux vannes qui ne s'ouvrent que si l'on s'en sert.

Excellent souper chez Régis et ma première dégustation de l'aligot. Pas mal. Au lit. Je suis fatigué. Deux "collègues" m'ont rejoint mais dorlotent leur pudeur à l'étage.


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