Les Rajas / St-Chély-d'Aubrac

Jeudi 6 juillet 2000

Comme chaque jour je suis réveillé avant que mon Nokia ne sonne l'alarme. Petit café, chaud ce matin, et en route ...

On quitte les Rajas par une longue promenade à travers champs sous l'oeil aujourd'hui bienveillant des troupeaux. Le balisage est presque parfait jusqu'à la Croix de la Rode, la boussole confirme le tracé. Ensuite, jusqu'au Buron du Pendouliou, alors que j'avance sur un étroit ruban d'asphalte, le vent me fait un bout de chemin. Sur le plateau que je traverse personne n'est là à demeure. Seul le vent vit ici en permanence. C'est lui qui sème l'herbe et compose les bouquets de fleurs à sa guise. C'est lui qui fait le vol lent des oiseaux, qui fait se déchirer les nuages. C'est encore lui qui retaille en les faisant siffler les croix que l'homme a plantées pour ne pas se perdre. C'est lui toujours qui dit à la pluie où tomber et sculpte la neige en hiver. Hommes et troupeaux ne sont que des invités qu'il caresse ou fouette selon son humeur.

Le vent fait plier la gentiane

Après quelque temps, c'est une chaussée romaine qui guide mes pas dans la Forêt Domaniale d'Aubrac. Profitant le l'ombre des grands arbres, je découvre le casse-croûte préparé par Denise Pignol. Un énorme morceau de pain, des rillettes, du fromage, des tomates, une pomme et ... un morceau de chocolat. Connaîtrait-elle mes faiblesses ? Une sieste s'impose !

La forêt domaniale d'Aubrac

Au sortir des bois et passé la surprise d'un superbe panorama commence l'infernale descente sur Saint-Chély-d'Aubrac. De longs moments dans la poussière, avec une erreur d'aiguillage avant Les Enfrux. Et ce ne sont pas les lacets successifs qui m'aident à m'orienter. Dans lequel suis-je ? Je demande mon chemin. Ouf ! Je ne suis qu'à 50m du GR6, au Mas Novel.

Revoilà le tracé prévu. Et la descente continue. Cette fois sur un étroit sentier qui longe les murets marquant la limite des prés. Pas un caillou qui ne tienne en place, balisage incertain, mais St-Chély est en bas et tant que je descends ... . Comme si cela ne suffisait pas, cinq ou six vaches, plus vives qu'à l'habitude, refusent de me laisser passer. Je fais donc un détour pour les éviter.

Enfin Saint-Chély-d'Aubrac. Hôtel de la Vallée, rendez-vous des pèlerins de Compostelle, comme les deux gîtes du village. Le patron a toujours les mots qu'il faut pour accueillir le marcheur. Il réconforte, conseille, téléphone à un porteur de bagages, réserve un lit pour l'étape suivante. Sans oublier de rafraîchir tout le monde.

Saint-Chély-d'Aubrac

Pharmacie: une lotion pour calmer les brûlures et du talc pour les fesses de bébé. Epicerie: cartes postales pour ceux qui sont restés là-haut en Belgique et ravitaillement pour demain. Souper simple mais correct. Ici on sert la pension avec la même gentillesse que le super menu aux multiples services. Je termine le tout par une petite "eau de gentiane", fleur reine des paysages de l'Aubrac. Elle est aussi douce aux papilles que jolie pour les yeux.

J'ai perdu l'habitude du lit douillet sans doute car cette première nuit à l'hôtel n'est pas la meilleure malgré le confort de la chambre. Demain, c'est le tronçon le plus long: 25 km jusqu'à Laguiole avec un dénivelé positif de 500m. 


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